En résumé
La méditation est très liée au fonctionnement du système nerveux. Celui-ci est composé de différentes parties, certaines auxquelles on accède consciemment, et d’autres qui fonctionnent de façon autonome et inconsciente. C’est ainsi que le corps garde en mémoire nos expériences passées et va générer des réactions et des émotions face aux événements de la vie. Avec le train de vie moderne ces réactions sont fréquemment du stress ou de l’anxiété et sont le plus souvent difficiles à gérer. Aussi, un des buts fondamentaux de la méditation est d’arriver à atteindre volontairement un état de mental calme et à l’écoute, qui est propice à réguler, voire reprogrammer ces réactions et ces émotions.
En détails
Le système nerveux
Le système nerveux est divisé en plusieurs parties principales.
On est particulièrement conscient du système nerveux central, qui est le siège de la pensée, la mémoire, des émotions, du contrôle des mouvements volontaires. En bref, c’est là que se passent les actions et ressentis que l’on a de façon consciente et volontaire.
Mais le système nerveux est plus compliqué que cela, il y a d’autres parties importantes dont le système nerveux autonome. Celui-ci est dit autonome parce-qu’il régule des fonctions involontaires du corps, comme la fréquence cardiaque, la respiration, la digestion et la transpiration.
Il se divise en deux branches :
- Système Nerveux Sympathique (SNS) : Active le corps en réponse au stress ou à une situation d’urgence (combat ou fuite).
- Système Nerveux Parasympathique (SNP) : Calme le corps et favorise la récupération après une situation stressante.
On devine facilement que le système nerveux autonome a une grande influence sur notre état de stress et inversement sur notre capacité à être calme. Par contre, comme son nom l’indique, ce système est autonome et on ne peut pas agir directement et consciemment dessus.
Il est particulièrement impacté par notre vécu et nos habitudes. Il garde en quelque sorte en mémoire nos stimuli et réactions passées, si bien que plus on s’ancre dans une physiologie de stress, plus notre système autonome va adopter cette réponse dans nos situations de vie. Ainsi le stress peut devenir comme une addiction: on sait que ça n’apporte rien de bon, mais on ne peut s’empêcher pour les uns de se ronger les ongles, pour d’autres de remuer les jambes en étant assis, ou encore de manipuler un stylo, etc…
Ces réactions sont non seulement désagréables, mais à notre époque elles prennent aussi une dimension démesurée: A la base, leur impact sur notre physiologie (accélération du coeur, augmentation de la concentration,…) sont utiles pour la survie face à des dangers immédiats comme des attaques de tigres. Elles puisent de façon ponctuelle et intense dans nos ressources pour pouvoir rapidement combattre ou fuir, et revenir le plus rapidement possible en situation apaisée. Mais aujourd’hui, loin des dangers des tigres, elles sont devenues des réactions communes face à toutes sortes de situations, conversations, appels téléphoniques, tracas quotidiens. Et de façon trop répétées, elles finissent par épuiser le corps et le mental.
Il y a donc un véritable enjeu à rééduquer ces réactions. C’est là que la méditation intervient: par une pratique adéquate on va tâcher d’établir une connexion entre notre état d’esprit conscient et notre système nerveux autonome. Cette connexion va pouvoir se faire en calmant l’agitation des pensées et en refocalisant ces pensées et nos émotions.
Les ondes du cerveau
Dans le processus qui vise à calmer et refocaliser les pensées, on constate qu’on peut mesurer l’état d’agitation via les ondes cérébrales et leurs fréquences.
Le cerveau est constitué de milliards de neurones qui communiquent entre eux et produisent des activités électriques. Ces activités sont caractérisées par des ondes qui peuvent avoir différentes fréquences. Les fréquences du cerveau peuvent être mesurées à l’aide d’un électroencéphalogramme (EEG) et varient en fonction de l’état mental.
Les ondes sont classées en grandes catégories qui ont été nommées suivant l’alphabet grec:
Les ondes Gamma (30Hz et plus)
Les ondes gamma sont associées à des processus cognitifs supérieurs tels que la perception sensorielle, la mémoire, l’apprentissage et la résolution de problèmes. Elles sont souvent observées lors d’activités mentales complexes.
Les ondes Bêta (13 à 30Hz)
Les ondes bêta sont associées à un état d’éveil conscient, de concentration, de pensée logique et d’activité mentale intense. Elles sont généralement présentes lorsque nous sommes éveillés et alertes.
Les ondes Alpha (8 à 13Hz)
Les ondes alpha sont associées à un état de relaxation consciente, de calme et de détente. Elles sont généralement présentes lorsque les yeux sont fermés et que l’esprit est calme.
Les ondes Thêta (4 à 8Hz)
Les ondes thêta sont associées à des états de relaxation profonde, de méditation et de sommeil léger. Elles peuvent également être présentes lors d’activités créatives et de rêves.
Les ondes Delta (0,5 à 4Hz)
Les ondes delta sont associées à des états de sommeil profond, ainsi qu’à des processus de guérison et de régénération. Elles sont souvent observées chez les nourrissons et les jeunes enfants pendant le sommeil.
Lien avec la méditation
En méditation on va chercher à atteindre les états Alpha ou Thêta, en fonction du type de méditation et de l’effet recherché.
Dans ces états, les intentions et les émotions ressenties sons les plus propices à influencer le système nerveux autonome, et reprogrammer des réactions négatives voire des traumatismes liés aux expériences passées.
On retrouve communément la référence à ces états dans les différentes pratiques, en particulier chez le Dr Joe Dispenza et ses recherches (voir ici pour plus d’infos).